dimanche 23 mars 2014

Guatemala suite: Rio Dulce et Livingston

Hola,
Après quelques jours à Antigua, le temps de faire ma lessive et reprendre mes esprits, je partais vers Rio Dulce et Livingston, côté caribéen du Guatemala.
Sept heures d'autobus pour s'y rendre et j'ai été accueilli par des guides qui suggèrent des hôtels disponibles dans les parages et jugent rapidement celui qui conviendra le mieux à votre tempérament. Ce service est gratuit et en ce qui me concerne ils sont tombés dans le mille en me suggérant de loger à La casa Peterico construit sur pilotis en pleine jungle à dix minutes en bateau sur la rivière.

 
 
J'y ai prolongé mon séjour comme de raison, le temps de me faire ami avec Toto.
 
 
 
Cette bête étrange: ''micoleon'' en espagnol, ''kinkajou'' en français ''lion monkey'' en anglais, n'a de cesse de confondre les scientifiques par ses mœurs nocturnes qui réunissent à la fois celles des fourmiliers, des singes et des ours.
 
 
 
Toto me rappelait mon raton laveur. À la première approche il prend un malin plaisir à mordre avec ses dents acérées puis avec le temps s'il vous accepte se met à jouer et peu même faire le clown. Nous avons passé, lui et moi, une soirée entière dans le hamac à se chatouiller mutuellement.
 
Aucune route terrestre ne se rend à Livingston sur la mer des caraïbes. On ne peut s'y rendre qu'en bateau ''lancha'' sur le Rio Dulce et la promenade dure environ deux heures ce qui permet de voir les beautés naturelles de cette rivière.

 



 
 
et les quelques villages mayas qui la bordent.
 
 
 
Puis, on arrive à Livingston.
 
 
 
Cette petite ville a été fondé par la communauté ''garifuna'', des esclaves qui ont fui les plantations de l'île Saint Vincent au XVIIIe siècle. Quand on arrive au quai on vous souhaite la bienvenue en Afrique. Un autre monde. Difficile d'y avoir des contacts normaux (je me suis fait demander en mariage, me suis fait offrir toutes les drogues imaginables) et la plupart des hôtels, gîtes appartiennent soit à des étrangers ou des guatémalthèques où l'accueil n'est pas des plus chaleureux.
Le lendemain de mon arrivée je prenais une autre ''lancha'' pour visiter une réserve naturelle magnifique.
 
 

 où en longeant cette petite rivière on arrive à une piscine naturelle où je me suis baigné. Délice!

 
 
Le lendemain je repartais sur le Rio Dulce pou y prendre l'autobus de retour vers Antigua. Longue attente des autobus comme il se doit où je m'amuse à observer l'activité intense des terminus.
 

 
 
D'Antigua à Guatemala City puis l'avion jusqu'à Mexico DF et de là retour sur Oaxaca.
 où je m'installe encore  quelque temps pour suivre les travaux de construction à Teotitlan, quitte à mettre la main à la pâte (de nuit) pour y ajouter quelques briques, question d'accélérer les travaux...


 




mercredi 19 mars 2014

Guatemala, suite: Lago de Atitlán

Hola!
Après avoir trainé les pieds à Antigua, j'ai pris la route vers le célèbre Lac Atitlan, jadis comparé au lac Léman pour sa beauté et son site enclavé dans les montagnes.
J'ai longtemps hésité à m'y rendre ayant reçu des commentaires peu élogieux sur l'état dégradé du lieu depuis que les gringos ont envahis ses rives. Ils ont achetés les terres à proximité du lac, repoussant les villages mayas plus loin derrière à flanc de montagne.
La bonne nouvelle est que l'eau du lac monte depuis 1997 à un rythme accéléré et que les hôtels commencent à avoir de l'eau dans leur cave. Les mayas sont morts de rire.

 
 
J'ai donc cherché longtemps un endroit, un village encore sous domination maya qui me donnerais le pittoresque et la tranquilité des lieux. J'ai trouvé ce que je cherchais à San Juan où il n'a aucun hôtel sauf celui géré par la coopérative du village et construit à l'écart: l'Hôtel Ixlabil

 
J'étais seule à y loger cette semaine là dans un chambre au 4ième étage avec vue sur le lac
 


Juan, le gérant de l'hôtel lors de mon séjour est ornithologue émérite qui peut décliner les noms d'oiseaux en maya, en latin, en espagnol et en anglais. Je n'en ai retenu aucun mais quel bonheur de le suivre dans les sentiers pour attirer mon attention sur cette multitude d'oiseaux exotiques.
 

Quelques insectes ont aussi attiré mon attention et je me suis fait amie avec celui-ci

 
 
L'hôtel a mis à ma disposition un kayak pour explorer le lac à ma guise. Quel merveilleux moyen de transport et je comprends maintenant l'engouement  de Lisa, France et Colette pour le délice des ballades en kayak. J'ai pu explorer le lac en longeant les villages malfamés comme San Pedro, San Marcos et Panajachel d'où j'entendais les tchikaboums des hauts parleurs à 10h le matin et bénissait le ciel de ne pas y être prisonnière. En m'éloignant je rencontrais des pêcheurs,
 
 
 
des jardins en étages,
 



 
 
et de petites plages isolées où je me suis baigné dans cet eau limpide et sucré.
 
 
 
Mon bonheur était à son comble et c'est avec regret que j'ai quitté mes hôtes pour mon retour à Antigua.
 
 
à suivre...




mardi 18 mars 2014

Guatemala: me gustas tú

Hola!
Le 5 février, je m'envolais vers le Guatemala direction Monterrico sur le Pacifique pour guérir une grippe maligne qui me collait aux os. Mission accomplie.
Pour m'y rendre j'ai emprunté ce qu'on appelle ici un ''chicken bus'' qui mérite le nom de ''montre de la route'', avec ses chauffeurs désinvoltes et ses petits voleurs à la pige qui vous détrousseront le sourire aux lèvres. J'ai été épargné mais tous les touristes que j'ai rencontrés ce sont fait arnaquer.


Il n'y a pas grand chose à dire sur Monterrico, station balnéaire comme tant d'autres où la mer est si puissante qu'on ne peut pas vraiment s'y baigner. Il ne me restait plus qu'à respirer à fond l'air salin et m'emplir les poumons d'ions négatifs. Heureusement j'ai rencontré sur place deux jeunes français Loïc et Melina, frère et sœur ainsi que la jeune québécoise Marie Soleil avec qui j'ai beaucoup rigolé. Nous étions comme larrons en foire à commenter sur les bougalous qui tentaient de séduire tantôt, les belles du coin, tantôt les jeunes touristes, sans grand succès le tout sur un air à la mode:

http://youtube.com/watch?v=rs6Y4kZ8qtw

Je me suis ensuite dirigé vers Antigua ancienne capitale du Guatemala en pensant n'y faire qu'un saut de crapaud pour me diriger ensuite vers le Lac Atitlan.
À ma grande surprise, je suis tombée sous le charme de cette ville coloniale complètement détruite en 1773, mas o menos, par l'éruption d'un des volcans qui l'entoure. On voit encore les traces d'écroulement.



 C'est ainsi qu'on a décidé de changer la capitale de place, désormais, Guatemala City. Avec l'aide d'UNESCO, la ville d'Antigua a été relevé de ses cendres et s'expose désormais dans toute sa splendeur, haut lieu de culture maya et d'art. La ville est bien vivante et a beaucoup à offrir en sites, anciens monastères, églises, galeries ainsi que des excursions, treaking, etc. à flan de volcans.

 
 


Je ne me suis pas attarder pas à prendre beaucoup de photos de ces sites enchanteurs tous publiés dans de beaux livres que je vous recommande de consulter. J'en rapporte deux que je prêterai volontiers.
Ce qui a retenu mon attention ce sont les pavés insensés des rues d'Antigua que je trouvais très beaux mais qui sont de réels défis pour toutes les suspensions et plus encore pour les belles dames à talons hauts.

 
Il y a aussi les multiples de vendeurs de rue aux alentours du parc central surtout des femmes mayas farouches.. Malheureusement, on met les enfants à contribution et on peut se demander quand iront-ils à l'école?
 


  En attendant l'économie d'Antigua va bon train et sous haute surveillance.

 
 
Tandis que les éboueurs s'échinent sans répit à garder la ville propre pour plaire aux touristes.
 
Je m'arrête ici car ma connexion Internet coupe au trois minutes.
 À suivre
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 


samedi 1 février 2014

Teotitlán del valle

Hola! a todos,
Je suis de retour en ville (Oaxaca) après trois semaines intenses et remplies d'émotions à Teotitlán del Valle.
À mon arrivée je me suis installée au même endroit que l'an passé à Las Granadas l'auberge de Josefina où j'ai été accueillie chaleureusement par cette bande de femmes: Josefina (la maîtresse des lieux), Lori (l'agente aux réservations et pâtissière), Rosario( femme à tout faire) et Magdalena (la belle-mère) toutes dédiées au bon fonctionnement de la concession qui abrite aussi la famille de Josefina, ses trois enfants et un beau-fils, tisserand. Las Granadas est situé au cœur du village au pied de l'impressionnant El Picacho


 Ces fruits rouges que vous voyez dans les arbres sont les pommesgrenades qui trônent dans la cour de Josefina d'où le nom de l'auberge Las Granadas.
Les bonnes femmes ici s'affairent toute la journée sans répit puisque tout est fait à la main depuis les tortillas jusqu'aux frijoles en passant par la salsa, dans la cuisine extérieure.
 



 
 Oups, une tortilla de ratée par Magdalena la belle-mère un peu malcommode qui ne voulait pas se retourner pour que je la photographie. Bien fait pour elle.
 
 
 Je me devais de reprendre contact avec la famille Montano pour vérifier si la promesse de la permission d'utiliser le terrain de Fabian pour m'y construire une ''casita'' tenait toujours et quelles étaient les tenants et les aboutissants d'un tel projet.
À la première rencontre j'ai su que c'était du sérieux puisque Mercedez, une des sœurs de Fabian  avait déjà planter six pousses d'arbres sur le terrain, un citronnier, un maguier, un manderinier, un oranger, et deux avocats, pour me faire plaisir. Il était évident pour eux que je devais venir habiter avec eux jusqu'à la construction de la maisonnette. C'était un peu trop pour moi sur le coup et j'ai préféré garder mes distances tout en continuant à apprivoiser la famille poco a poco.
J'ai pris de grandes marches avec Fabian pour comprendre son état d'esprit et j'allais fréquemment souper avec la famille pour en comprendre la dynamique. Il est devenu clair que Fabian, handicapé comme il est, souffre d'un désoeuvrement et d'un ostracisme impitoyables dans une société où il est essentiel d'avoir deux bras et deux jambes fonctionnels pour contribuer activement à la communauté. Il y a place pour des ''intellectuels'' dans la communauté mais encore faut-il que la famille ait les moyens de payer des études universitaires, ce qui n'est pas le cas de la famille Montano.
Peu à peu je devenais convaincue qu'une ''casita'' à Teotitlán me ferait un immense plaisir,un endroit idéal pour mes vieux jours (la diète de frijoles sera tout à fait adapté quand je serai édentée) et de mettre Fabian en charge d'un tel projet lui serait bénéfique moralement.
Je gagne automatiquement la complicité indéfectible de la famille et désormais je partage avec eux les us et coutumes zapotèques ainsi qu'un âne qui broute sur le terrain de Fabian durant le jour. 
 
 
 
  
 
 
et un chien, Witcho, qui me fait de belles façons et avec qui je me promène sans crainte dans les sentiers, un ami fidèle.
 

 
Avant longtemps il a fallu commencer à planifier la construction de la ''casita''
Je me suis atteler bien innocemment au dessein d'un plan approximatif moi qui n'ai jamais construit de maison de ma vie. À chaque dessein, je recevais le regard douteux de mes interlocuteurs qui doutaient que je sois saine d'esprit. Au bout d'une semaine de tractations dans mon espagnol approximatif, entremêlé de commentaires en zapotèque j'ai finalement compris que ni Fabian , ni le constructeur désigné, ne savaient lire un plan et qu'une maison zapotèque se construit d'une seule façon, en tronçons de 8 mètres par 4 mètres et qu'il ne me restait seulement à décider où je voulais la porte d'entrée, les fenêtres et la salle de bain, cette dernière jugée comme un luxe de ''gringa''
Quand nous avons fini par nous entendre, il était déjà temps pour moi de partir pour le Guatemala et le début de la construction se fera en absence. À la grâce de Dieu, Oyala!
J'ai quelques jours à passer à Oaxaca avant mon départ pour le Guatemala et je m'ennuie déjà de la famille Montano.
Je fais le bilan de ce dernier mois et je me trouve transformée. J'ai la peau sèche d'un lézard, le teint halé d'une métisse, le sourire facile d'une maya, l'entêtement d'une zapotèque et suis désormais tatouée au dessus de la cheville gauche.
 

Il ne me reste plus qu'à rêver en espagnol et je pourrai peut-être me considérer comme intégrée. 
 
A+ pour un compte rendu du séjour au Guatemala.
Muchos abrasos y hasta luego